lundi 16 août 2010

Mémoires affectives

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Montréal, 15 juin, mardi après-midi, 4PM.

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Sorti tout droit d'un coma, Alexandre tente de recoller les morceaux tranquillement. Deux mois depuis le réveil. Le passé est trouble. Le temps passe et ne confirme qu'une chose: ce passé aura toujours été un peu flou, malgré la colle et la volonté. Le réveil? Paire de ciseau, césure de l'Alexandrin, rupture d'avec l'incertitude.

- Comment t'as fait pendant quatre ans?
- C'est flou.
- Comment t'as fait si les valeurs étaient si incompatibles?
- C'est flou.
- Pourquoi t'as tout foutu en l'air pour aller à l'autre bout du monde?
- C'est flou.
- Est-ce que tu m'aimes?

Rupture d'avec l'incertitude. Oui, je t'aime, mein Schatz.

Arriver à se tenir bien droit au milieu de sa vie qui se place et se déplace encore autour de nous. Parce que depuis qu'elle m'a réveillé, c'est devenu incontournable d'être deux. Parce que mes jours confus semblent maintenant tapissés de cette certitude.